A seulement 1h50 de Paris : quand l'emplacement ne suffit pas
En décembre 2015, dans un
classement des métropoles de demain réalisé par le cabinet PwC, Strasbourg ne pointait qu'à la 5e place derrière Paris, Lyon, Bordeaux et Toulouse. La faute à un manque de dessertes aériennes sur l'aéroport de Entzheim, qui souffre d'une forte concurrence du TGV pour les liaisons intérieures, et de l'Euroairport de Mulhouse qui compte six fois plus de passagers. Il faut parier que le développement de la ligne
TGV Paris-Strasbourg en 1h50 viendra suffisamment améliorer la desserte ferroviaire pour décider les grandes entreprises à s'installer sur le territoire.
Le manque de sièges sociaux au cœur du problème
Malgré un potentiel étudiant important et des universités de première catégorie, l'emploi des cadres est en berne à Strasbourg :
les sièges sociaux ne se délocalisent pas malgré la
qualité de vie bien meilleure qu'à Paris et un temps de transport réduit.
C'est un cercle vicieux qui s'installe alors, les entreprises peinant à recruter des cadres et des dirigeants sur place, ceux-ci redoutant de s'installer sur un territoire manquant de débouchés à l'avenir.
Une locomotive économique pour Strasbourg
Il semblerait que la
stratégie économique adoptée par la métropole Strasbourgeoise n'ait en outre pas porté ses fruits. Contrairement à ses homologues, Strasbourg n'a pas misé son développement sur un pôle de compétitivité en particulier et a joué la carte géographique de « l'
Eurométropole ». La présence des
institutions européennes ne génère cependant pas suffisamment de retombées économiques.
Capitale de Noël, Strasbourg attire plus de 2 millions de visiteurs chaque année pour son
marché de Noël, désormais aussi emblématique que le Carnaval de Venise : ce sont 250 millions d'Euros qui profitent au tissu économique local, malgré les tensions liées à la sécurité dans le secteur du tourisme. Mais cette activité n'est pas le cœur de la Métropole : trop équilibrée, l'
économie Strasbourgeoise semble manquer d'une locomotive.
A la recherche d'une nouvelle dynamique
Strasbourg doit réorienter son activité économique – c'est l'objet de sa feuille de route «
Strasbourg Eco 2030 ». Profitant d'une
présence industrielle encore très forte stimulée par l'Outre-Rhin, le tissu économique ne s'est pas encore pleinement tourné vers d'autres activités tertiaires lui permettant de dynamiser l'emploi local.
Depuis le début de la crise économique, l'affaiblissement des investissements européens dans l'industrie française a pénalisé la métropole qui a perdu de nombreux emplois. Strasbourg doit donc choisir sur quel atout miser parmi ses nombreuses qualités : il ne lui suffira pas d'être « Europtimist ».